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dimanche 17 janvier 2016

Délivrances de Toni Morrison

Toni Morrison


Résumé de l’œuvre
Dans son onzième roman, qui se déroule à l’époque actuelle, Toni Morrison décrit sans concession des personnages longtemps prisonniers de leurs souvenirs et de leurs traumatismes. Au centre du récit, une jeune femme qui se fait appeler Bride. La noirceur de sa peau lui confère une beauté hors norme. Au fil des ans et des rencontres, elle connaît doutes, succès et atermoiements. Mais une fois délivrée du mensonge – à autrui ou à elle-même – et du fardeau de l’humiliation, elle saura, comme les autres, se reconstruire et envisager l’avenir avec sérénité. « Rusé, sauvage, et élégant… Toni Morrison distille des éléments de réalisme et d’hyperréalisme dans un chaos magique, tout en maintenant une atmosphère narrative séductrice et poétique, voire toxique… Une fois encore, Toni Morrison déploie une écriture courageuse et sensuelle qui fait d’elle, sans doute, la plus grande romancière contemporaine. » Lisa Shea, Elle « Toni Morrison ajoute une nouvelle pierre à l’édifice d’une œuvre […] au sein de laquelle elle ne cesse d’examiner, d’interroger les conflits et les changements culturels de notre époque. Délivrances est incontestablement un nouveau chef-d’œuvre. » Jane Ciabattari, BBC 

Mon avis
Que dire ? Ayant déjà lu Beloved de Toni Morrison, j’étais contente de retrouver les thèmes que sont le racisme et l’enfance, qui semblent être deux thèmes majeurs dans l’oeuvre de l’écrivaine. En effet, le roman relate l’histoire de Lula Ann, qui choisira le prénom de Bride arrivée à l’âge adulte, une jeune femme noire dont la couleur était une malédiction aux yeux de sa mère, une mulâtre blonde surnommée Sweetness. Nous sommes alors plongés dans les Etats Unis des années 2000, quand la belle Bride est quittée par son petit ami Booker, un jeune homme torturé par les souvenirs de son enfance également. Ce livre nous offre différents points de vue, nous passons de celui de Bride à Booker, puis de Sweetness à Brooklyn, la meilleure amie de Bride. Beaucoup de souvenirs d’enfance y sont racontés, des souvenirs majoritairement tristes, cruels et bien trop marquants pour les personnages qui veulent justement s’en délivrer. Bien sur, le thème du racisme est omniprésent, et la couleur « noire comme la nuit, noire comme le Soudan » de Bride est là pour qu’on ne l’oublie pas. Car, après avoir souffert du rejet de sa mère à cause de sa couleur de peau, Bride n’a pas cessé d’en jouer. Par ailleurs, une phrase s’est détachée du récit et je pense qu’elle devrait être lue à certaines personnes au point de vue contraire à mes convictions d’égalité : « Ce n’est qu’une couleur, avait-il dit. Une caractéristique génétique : pas un défaut, pas une malédiction, pas une bénédiction ni un péché. »

L’écriture de Toni Morrison est agréable, exquise et poétique. Elle a su m’emmener dans l’histoire de Bride et des autres personnages. Il s’agit d’un roman court mais percutant par la profondeur des thèmes et des personnages dépeints. Je recommande la lecture de cet ouvrage et de Beloved également. Je pense que je lirais tous les autres livres de Toni Morrison, qui m’a à nouveau transportée. 

Citation
« Qu'il ait été allongé sous son corps, qu'il l'ait dominé ou qu'il ait tenu cette femme entre ses bras, sa noirceur le transportait. Il était alors certain que non seulement il tenait la nuit, mais qu'elle lui appartenait, et si la nuit qu'il tenait entre ses bras n'était pas suffisante, il pouvait toujours voir, dans les yeux de Bride, la lumière des étoiles.
»

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